Xavier Morales, Profesor asistente de patrología, Facultad de Teología, Pontificia Universidad Católica de Chile
À n’en pas douter, le passage le plus fameux des Homélies sur l’oraison dominicale de Grégoire de Nysse est l’excursus pneumatologique de la troisième homélie (§6). La définition de la propriété de l’Esprit Saint comme « issu du Père » et « Esprit du Christ » est un passage obligé de la controverse filioquiste. Or cette définition ne vient que comme un excursus dans l’excursus, chargé d’équilibrer l’argument par lequel Grégoire a démontré la nature divine de l’Esprit Saint : l’unicité de l’opération divine. C’est cet argument que j’aimerais examiner, en le replaçant dans le contexte de la réfutation par Basile de Césarée puis par Grégoire lui-même de la thèse d’Eunome qui déduit une pluralité de substances d’une pluralité d’opérations dans la Trinité. Dans un contexte plus large, j’essaierai de déterminer l’influence possible des Lettres à Sérapion d’Athanase d’Alexandrie sur l’adoption d’une thèse qui s’oppose explicitement à la définition par Origène d’opérations propres à chacune des hypostases de la Trinité.